En tant qu’employeur de main-d’œuvre, un changement majeur va vous concerner en 2026 et il pourrait vous coûter cher si vous n’y prêtez pas attention. L’URSSAF ou la MSA pourront désormais corriger à votre place vos déclarations sociales nominatives, autrement dit DSN, si vous ignorez les comptes-rendus d’anomalies.
Dès mai 2026, l’URSSAF et la MSA pourront corriger elles-mêmes vos déclarations sociales nominatives (DSN) à votre place si elles contiennent des erreurs. Cela s’appelle la « DSN de substitution ». Loin d’être un service, c’est un vrai risque financier pour votre trésorerie.
Concrètement, qu’est-ce qui va se passer avec votre DSN ?
Aujourd’hui, quand il y a une erreur dans votre DSN, l’URSSAF ou la MSA vous envoie un « compte-rendu métier » (CRM).
Il s’agit d’une alerte informatique automatique, liée à un contrôle de cohérence, qui signale des anomalies de calcul.
- Ce qui est vérifié : Principalement des erreurs mathématiques ou logiques (un mauvais taux appliqué, une base de calcul erronée, une réduction mal calculée, un oubli de cotisation).
- Pour l’URSSAF : Il s’agit des CRM 119 (contrôle des cotisations) et CRM 120 (contrôle des réductions).
- Pour la MSA : Il s’agit du CRM 130 (le CRM normalisé du régime agricole).
Faute de temps, beaucoup d’entreprises ne traitent pas ces retours techniques. Le nouveau dispositif change la règle du jeu :
- Mars 2026 : Vous recevrez un « CRM de rappel annuel » listant toutes les erreurs de 2025 que vous n’avez pas corrigées.
- Délai de 2 mois : Vous aurez deux mois pour corriger ou contester.
- Mai 2026 : Passé ce délai, si rien n’est fait, l’organisme (URSSAF/MSA) appliquera lui-même la correction.
Quelles erreurs sont concernées ?
Pour 2026 : uniquement les erreurs qui impactent la retraite de vos salariés (retraite de base et complémentaire).
Exemples d’erreurs fréquentes :
- Salaire brut déclaré incorrect
- Nombre d’heures travaillées erroné
- Mauvaise période de travail indiquée
- Informations manquantes sur les contrats
Plus tard, d’autres types d’erreurs pourraient être ajoutés (chômage, maladie, etc.).
Quel est le risque pour votre entreprise si vous ne corrigez pas dans les 2 mois ?
Même avec peu de salariés, les conséquences sont directes :
- Paiement immédiat : Si l’URSSAF ou la MSA corrige, elle recalcule ce que vous devez. La différence (et les pénalités de retard) vous sera réclamée immédiatement.
- Perte de contrôle : Vous n’aurez plus la main. C’est l’administration qui décide du montant final, et contester sera bien plus complexe qu’une simple correction de votre part.
- Temps perdu : Gérer une contestation vous prendra un temps précieux que vous pourriez consacrer à votre activité.
Que faire dès maintenant ?
N’attendez pas 2026. La clé est de ne pas ignorer les messages d’erreur.
Cas 1 : Vous déléguez votre paie à un prestataire
- Celui-ci gère les CRM directement.
- En cas de doute, vous pouvez l’appeler pour vérifier ce point.
Cas 2 : Vous gérez la paie vous-même (Logiciel de paie)
- Ne plus ignorer les alertes : Prenez l’habitude de lire systématiquement les comptes-rendus d’anomalies après chaque DSN.
- Corrigez tout de suite : Une erreur signalée (sur un taux, une assiette…) doit être corrigée dès la paie du mois suivant. Ne laissez pas les anomalies s’accumuler.
Chaque euro compte. Cette réforme vous oblige à être irréprochable sur vos déclarations pour protéger votre trésorerie.
Si vous avez besoin de précisions, vous pouvez contacter votre conseiller Accompagnement Stratégie ; n’hésitez pas à prendre contact avec l’antenne la plus proche.
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