Début mai, 1 382 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été recensés en élevage depuis novembre dernier et 16 millions de volailles ont été abattues, dont près de 11 millions dans le Grand Ouest (Pays-de-Loire, Bretagne). Le point sur la situation et les mesures en vigueur dans le Lot-et-Garonne.

Avec neuf nouveaux cas, le Lot-et-Garonne se retrouve en zone réglementée quasiment partout. Les communes d’Allemans du Dropt, Roumagne, Mon flanquin, Lacépède, Tourliac, Frespech et Paranquet sont touchées depuis le 4 mai dernier par le virus influenza aviaire hautement pathogène. Le Lot-et-Garonne se retrouve alors presque entièrement classé en zone réglementée. Pour rappel, trois types de zone ont été définis : une zone de protection (ZP), une zone de surveillance (ZS) et une zone réglementée supplémentaire (ZRS) de 20 km autour des foyers.

Pour ces communes, la situation est considérée comme « stabilisée » lorsque le dernier foyer de la zone a été abattu depuis plus de 8 jours, qu’aucune suspicion clinique ou analytique est en cours, en fonction de la situation épidémiologique, suivant l’instruction de la DGAL. À défaut, elle est considérée comme évolutive.

Abattage total de tous palmipèdes et volailles dans la zone de protection

D’autres nombreuses mesures sont appliquées dans ces zones. D’abord, l’accès aux exploitations est limité aux seules personnes autorisées et strictement indispensables à l’ac­tivité.

Elles doivent mettre en œuvre l’en­semble des mesures de biosécurité individuelles visant à limiter le risque de diffusion de la maladie. Tout déplacement d’éleveur ou détenteur de volailles et autres oiseaux captifs en provenance ou à destination de la zone réglementée vers un autre élevage ou un autre lieu de déten­tion de volailles et autres oiseaux captifs situés ou non dans la zone réglementée, est interdit. L’intro­duction, la sortie, les mouvements, le transport et la mise en place de volailles et autres oiseaux captifs ainsi que des œufs, sont interdits au sein, à destination et en provenance du périmètre réglementé.

Par dérogation à ces interdictions, la DDETSPP peut autoriser les mouve­ments, dans les conditions décrites ci-dessous, sous couvert d’un lais­sez-passer sanitaire délivré et visé par la (les) direction(s) départemen­tale(s) en charge de la protection des populations concernée(s) de départ et de destination, et sous réserve d’un transport sans rupture de charge.

Mouvements réglementés

Les éta­blissements d’abattage autorisés pour l’abattage de volailles issues de la zone réglementée doivent se situer au plus près de la zone et de préférence dans la zone, sous réserve d’un transport sans rupture de charge et d’un protocole validé par la ou les directions départemen­tales en charge de la protection des populations concernées.

L’autorisation de mouvement de volailles pour abattage immédiat peut-être délivrée sous réserve d’une visite vétérinaire préalable 48 heures avant le départ pour contrôler l’état sanitaire des animaux par un examen clinique, vérifier des informations du registre d’élevage et réaliser des prélèvements pour analyses virolo­giques avec obtention de résultats favorables.

Les mouvements de volailles pour abattage préventif sont ordonnés par l’État sous couvert d’un proto­cole validé par la DDETSPP.

En effet, l’autorisation de mouve­ment de volailles pour abattage préventif peut-être délivrée sous réserve d’une visite vétérinaire préa­lable 48 heures avant le départ pour contrôler l’état sanitaire des animaux par un examen clinique, vérifier des informations du registre d’élevage et réaliser des prélèvements pour analyses virologiques (60 écouvil­lons minimum).

Fabrication sous conditions

Les mouvements d’œufs de consom­mation sont eux aussi réglementés. La DDETSPP peut autoriser, sous couvert d’un protocole validé, le mouvement d’œufs de consomma­tion issue d’exploitations situées en zone réglementée vers un centre d’emballage d’œufs ou un établis­sement d’ovoproduits situé sur le territoire national.

Pour les exploitations de moins de 250 poules pondeuses, peuvent être autorisées la fabrication sur place de produits à base d’œufs avec traitement thermique assainissant, la vente directe au consommateur final d’œufs avec marquage obligatoire avec le code producteur, sur des marchés locaux ou dans des lieux extérieurs à l’élevage, situés dans la zone réglementée.

Les œufs de consommation issus d’un élevage en zone indemne peuvent être introduits dans un centre d’emballage d’œufs ou de fabrication d’ovoproduits situés dans le périmètre réglementé, sous réserve d’un protocole validé par la (les) direction(s) départemen­tale(s) en charge de la protection des populations concernée(s) visant à respecter les mesures de biosécu­rité des personnes et en matière de transport.

Les poussins d’un jour, galliformes et palmipèdes, provenant de couvoirs situés en zone réglementée peuvent être transférés en transport dédié vers une exploitation située sur le territoire national en zone indemne, sur autorisation des directions en charge de la protection des popula­tions concernées. Les mouvements d’œufs à couver provenant de par­quets de reproducteurs situés en zone réglementée peuvent être autorisés sous réserve d’un trans­port dédié vers un établissement d’accouvage ayant fait l’objet d’un audit biosécurité préalable, situé sur le territoire national uniquement, sous réserve de la mise en oeuvre de mesures de biosécurité pour les personnes et les véhicules, et de la désinfection des œufs et de leur emballage à la sortie de l’établisse­ment. Dans le cas des œufs à couver issus d’un parquet de reproducteurs situé dans la zone de protection, les reproducteurs doivent être soumis, tous les 15 jours, à une visite vétéri­naire avec prélèvements pour ana­lyses virologiques (sur 20 animaux) et sérologiques (sur 20 animaux) avec résultats favorables, à la charge de l’éleveur.

Enfin, les palmipèdes issus d’éle­vages situés en zone de surveil­lance peuvent être dirigés vers un atelier de gavage, préalablement nettoyé et désinfecté, situé au sein de la zone de surveillance ou la zone réglementée supplémentaire sous réserve d’une visite vétérinaire sous 48 heures maximum avant le départ pour contrôler l’état sanitaire des animaux par un examen clinique, de résultats favorables des analyses virologiques pratiquées par un labo­ratoire agréé sur les prélèvements réalisés lors de cette visite sanitaire et vérification des informations du registre d’élevage.

La levée de la zone réglementée supplémentaire

Elle est effectuée au bout de 8 jours sauf si maintien d’une situation évolutive constatée. La levée d’une zone de protection peut intervenir au plus tôt 21 jours après la fin des opérations prélimi­naires de nettoyage et désinfection du dernier foyer de la zone et après la réalisation des visites dans les exploi­tations (exploitations commerciales et échantillonnage des basses-cours) détenant des oiseaux permettant de conclure à une absence de suspicion ou de cas d’influenza aviaire dans la zone.

Après la levée de la zone de protec­tion, les communes passent en zone de surveillance. La levée d’une zone de surveillance peut intervenir au plus tôt 30 jours après la fin des opé­rations préliminaires de nettoyage et désinfection du dernier foyer de la zone et après la réalisation de visites, avec résultats favorables, parmi les exploitations détenant des oiseaux de la zone permettant de conclure à une absence de suspicion ou de cas d’influenza aviaire dans la zone.